L’alcool est souvent considéré comme un dépresseur. Lorsqu’une personne consomme de l’alcool, la réponse de son système nerveux central est ralentie, et elle ne peut pas réagir aussi vite ou efficacement qu’elle ne le ferait étant sobre. La consommation d’alcool diminue également les inhibitions, affecte les émotions et trouble le jugement.
L’alcool peut nuire aux facultés mentales et aux capacités physiques. En effet, au fur et à mesure que l’alcool est consommé, cela commence à affecter des parties vitales du cerveau, qui à leur tour interfèrent avec la parole et la coordination musculaire. La consommation abusive d’alcool peut entraîner des complications dangereuses telles que le coma, l’empoisonnement et même la mort.
Les parties du corps qui sont affectées par l’alcoolisme incluent :
Système digestif
L’alcool peut provoquer une inflammation dans presque tout le corps. En particulier, la paroi de l’estomac peut devenir enflammée et diminuer l’absorption de vitamines et de nutriments. La prise excessive d’alcool peut également endommager le pancréas, qui produit des hormones régulant le métabolisme et aide à digérer les graisses, les protéines et les glucides.
Oesophage
Une forte alcoolisation peut provoquer des troubles moteurs impliqués dans le reflux gastro-oesophagien. Le transit alimentaire normal (oesophage > estomac > intestin) n’est plus correctement suivi. Le bol alimentaire est refoulé de l’estomac vers l’oesophage, entraînant des brûlures et des aigreurs. L’alcool a également une toxicité directe sur l’oesophage. Il favorise la pénétration d’agents cytotoxiques au travers de sa muqueuse. Ceci entraîne une inflammation de l’œsophage : l’oesophagite. Cette inflammation peut évoluer en ulcère chez les alcoolo-dépendants.
L’alcool peut aussi entraîner un cancer de l’oesophage. Il en est d’ailleurs le principal facteur.
Le risque de ce cancer est encore 35 fois plus élevé pour un individu alcoolo-dépendant fumeur par rapport à un non-fumeur ne buvant pas.
Coeur
L’excès d’alcool favorise l’hypertension artérielle (pouvant être à l’origine d’Accidents Vasculaires Cérébraux), l’insuffisance et les troubles du rythme cardiaque (myocardiopathies). Le coeur est fragilisé et le risque d’arrêt cardiaque ou d’embolie sont augmentés. On sait que l’alcool est le troisième facteur d’hypertension artérielle, après l’âge et le poids, mais devant le tabac, les conditions de vie et d’alimentation.
Foie
Le foie est le principal organe qui épure l’alcool du corps. Il est donc principalement touché par la consommation d’alcool excessive. La maladie alcoolique du foie est liée à la quantité d’alcool absorbée et à la durée de l’intoxication. Les lésions observées sont proportionnelles à la quantité d’alcool ingérée et apparaissent tardivement (10 à 20 ans).
Chez la femme, l’organisme est plus fragile, l’apparition des conséquences de l’alcool sur le foie ne prennent souvent que 5 ans !
La stéatose est la lésion la plus précoce du foie de l’alcoolique. Elle est constante chez le buveur excessif chronique, et ne donne aucune manifestation clinique particulière.
Cette atteinte est encore réversible ! Le sevrage entraîne une régression totale de la stéatose et une régénération du foie.
La stéato-nécrose, ou hépatite alcoolique, est le second stade de lésion du foie. Cela peut évoluer vers une destruction du tissu hépatique si l’alcool n’est pas arrêté. Les manifestations cliniques sont multiples : anorexie et amaigrissement important, fatigue, vomissements, perte de masse musculaire. Le plus souvent, en moins d’un an, la non-consommation suffit à stabiliser l’état du foie, voire à obtenir une régression des lésions.
La cirrhose est caractérisée par la destruction des cellules du foie. Cette destruction est définitive et les cellules ne se régénéreront pas, elles laisseront place à un tissu fibreux non fonctionnel. C’est l’évaluation de cette fibrose qui reflète le degré d’avancement de la cirrhose. La cirrhose peut ensuite dégénérer en cancer du foie. Comme tous les cancers, il est dû à une prolifération cellulaire très importante qui vont affecter le foie, puis l’organisme tout entier. Certaines de ces cellules cancéreuses sont capables d’atteindre d’autres organes et de former des métastases, qui vont les attaquer. De même que le reste des atteintes hépatiques, le diagnostic du cancer du foie est délicat, les signes cliniques étant très faibles durant son développement.
Pancréas
Le pancréas est une glande digestive sécrétant des enzymes nécessaires au processus de digestion des aliments. Lorsqu’il y a une inflammation du pancréas, on parle de pancréatite. Une pancréatite aiguë est une digestion brutale et massive de la glande par ses propres enzymes, entraînant un décès dans 20 à 40% des cas.
Une pancréatite chronique est à l’origine d’une malabsorption des aliments par insuffisance des sécrétions déversées dans l’intestin. Elle produit des douleurs et un amaigrissement par dénutrition.
Estomac
L’alcool est la principale cause d’inflammation de l’estomac. Les effets de l’alcool varient selon qu’il s’agit d’une forte prise d’alcool ponctuelle ou d’une alcoolisation chronique.
Forte prise d’alcool : l’alcool peut ralentir la vidange de l’estomac. A de très fortes doses, l’alcool peut provoquer une inflammation de l’estomac.
Cela se manifeste par des brûlures, une anorexie, et parfois des vomissements sanglants.
Alcoolisation chronique : les hémorragies digestives sont fréquentes chez les personnes alcooliques. Elles sont principalement dues à des ruptures de varices oesophagiennes (liées à l’atteinte du foie) ou à des altérations de la muqueuse gastrique.
Une gastrite chronique survient plus fréquemment et de façon plus précoce (avant 45 ans) chez les alcooliques que chez les personnes abstinentes. Elle s’accompagne en général d’une anémie et d’une dénutrition.
Yeux
Des atteintes du nerf optique (névrites) peuvent diminuer l’acuité visuelle. Cela se traduit par une vision trouble et des lacunes dans le champ visuel (scotomes). Ceci ne concerne qu’un faible pourcentage de patients alcoolo-dépendants, ayant le plus souvent entre 40 et 70 ans.
Peau
L’alcool est responsable de modifications vasculaires : il dilate les vaisseaux sanguins. De fines dilatations d’un groupe de capillaires sanguins peuvent apparaître, se traduisant par une rougeur très souvent faciale (la couperose).
Les angiomes stellaires sont des lésions vasculaires bénignes de la peau. Ils ont pour origine un point central autour duquel de petites branches capillaires se ramifient. Ils sont les signes d’une insuffisance hépatique.
L’alcool diminue la coordination motrice. Cela amène le sujet à se cogner ou à se blesser plus fréquemment. Ces traumatismes répétés laissent apparaître des ecchymoses (bleus).
Os.
L’alcool augmente le risque d’ostéoporose et de fractures.
Organes sexuels – Appareil uro-génital :
Homme :
L’alcool peut entraîner des troubles de l’érection et/ou de l’éjaculation. De même, on observe une baisse de la libido. Ces facteurs peuvent compromettre la qualité de la vie sexuelle de l’individu. Par ailleurs, l’alcool peut être responsable d’une atrophie testiculaire : le volume des testicules diminue.
Femme :
L’alcool peut induire une perturbation du cycle menstruel. D’autres organes comme les ovaires, l’utérus ou le vagin peuvent être atrophiés. L’alcool est bien plus dangereux chez la femme enceinte. La consommation pendant la grossesse va induire le syndrome d’alcoolisation foetale, ou SAF. Il se caractérise par un retard psychomoteur et des anomalies sur les plans physiques et psychiques de l’enfant.
Système nerveux.
Les personnes qui sont alcoolo-dépendantes peuvent ressentir un engourdissement et des picotements dans les mains ou les pieds. L’abus d’alcool peut également provoquer des pensées désordonnées, la démence et des pertes temporaires de mémoire.
références : Healthline.ca