L’hyperthyroïdie correspond à une sécrétion excessive d’hormones par la thyroïde.
La glande thyroïde est située dans la partie inférieure et antérieure du cou, devant la trachée. Elle ressemble à un papillon, avec deux lobes latéraux réunis par un isthme. Les nerfs qui commandent vos cordes vocales sont situés juste derrière la thyroïde.
La thyroïde est une glande endocrine sécrétant des hormones dans le sang. Elle produit la triiodothyronine et la thyroxine (T3 et T4) dont le rôle est de réguler le métabolisme des cellules de notre corps. De ce fait, elles contribuent au bon fonctionnement des muscles, dont le cœur, et des différents organes (système digestif, cerveau notamment), ainsi qu’au maintien de la température corporelle. Elles permettent en quelque sorte au « moteur » de nos cellules et organes de fonctionner de manière équilibrée. En cas d’hyperthyroïdie, ce moteur fonctionne de manière accélérée.
Une prise de sang permet de poser le diagnostic mais différents symptômes peuvent faire suspecter une hyperthyroïdie.
Les symptômes
Les symptômes classiquement associés à l’hyperthyroïdie sont les suivants :
- un rythme cardiaque rapide (plus de 100 battements par minute) et des palpitations,
- une transpiration excessive ou une intolérance à la chaleur,
- une perte de poids inexpliquée ou un poids stable malgré une augmentation de l’appétit
- un tremblement fin des mains,
- des insomnies,
- des troubles de l’humeur (nervosité, irritabilité),
- une fatigue,
- une faiblesse musculaire,
- une accélération du transit digestif avec des selles fréquentes, plus rarement des diarrhées,
- un cycle menstruel irrégulier avec parfois un arrêt des règles, une difficulté à avoir des enfants
- un goitre (la thyroïde est agrandie),
- une atteinte des yeux pouvant se manifester par une exophtalmie (yeux qui « sortent des orbites »), une irritation, une sécheresse oculaire ou un larmoiement, des douleurs ou une sensation de pression. Ces symptômes oculaires se rencontrent uniquement dans l’hyperthyroïdie auto-immune appelée maladie de Basedow.
Les symptômes présentés ci-dessus ne sont pas toujours tous présents. Ils peuvent apparaître soit progressivement, soit de façon accélérée. Cela dépendra de la gravité de l’hyperthyroïdie qui peut, dans les formes légères, ne présente aucune manifestation clinique. A noter également que la présence de ces symptômes ne signifie pas que l’on souffre nécessairement d’une hyperthyroïdie. Par exemple, toutes les personnes se plaignant de fatigue, de nervosité et d’occasionnelles palpitations ne sont pas hyperthyroïdiennes !
Quelles sont les causes ?
La première cause d’hyperthyroïdie est auto-immune. Des anticorps anormaux produit par le système immunitaire sont dirigés contre les cellules de la thyroïde et stimulent de façon continue la libération d’hormones thyroïdiennes
Cette affection porte le nom de maladie de Basedow ou maladie de Graves et peut survenir à tout âge. Près de soixante pour-cent des personnes touchées présentent une exophtalmie où le globe oculaire sort de son orbite, symptôme assez caractéristique des maladies thyroïdiennes auto-immunes.
Un ou plusieurs nodules thyroïdiens peuvent se mettre à sécréter de façon autonome des hormones. On les appelle les nodules toxiques ou nodules chauds. La moitié des femmes de plus de 50 ans présenteraient des nodules thyroïdiens. Dans la majorité des cas, ces nodules sont bénins et ne nécessitent qu’une simple surveillance. Parfois, ils peuvent devenir cancéreux. D’où l’intérêt de distinguer les nodules dits chauds (jamais cancéreux) des nodules dits froids (parfois cancéreux).
L’hyperthyroïdie peut être due à des inflammations de la thyroïde, appelées thyroïdites, dont le mécanisme est également auto-immun. Dans ce cas-là, l’hyperthyroïdie dure quelques semaines, et précède généralement une phase d’hypothyroïdie, le plus souvent momentanée, avant que la fonction thyroïdienne ne redevienne normale.
Une surdose d’iode (contenu par exemple dans certains produits ou médicaments) peut, dans certains cas, provoquer une hyperthyroïdie, en particulier lorsque la thyroïde contient des nodules.
Une hyperthyroïdie peut être due à la prise de doses excessives d’hormones thyroïdiennes, comme par exemple chez des personnes hypothyroïdiennes qui reçoivent de trop hautes doses d’hormones de substitution ou en cas d’utilisation de produits amaigrissants contenant des hormones thyroïdiennes (ces produits vendus sur internet ne sont pas des médicaments reconnus et contiennent des hormones thyroïdiennes).
Durant le premier trimestre de la grossesse et en cas de nausées importantes, une hyperthyroïdie peut survenir. Celle-ci est due à une stimulation de la thyroïde par l’une des hormones de la grossesse (hCG). Cette hyperthyroïdie est momentanée, elle disparaît après quelques semaines et ne nécessite généralement aucun traitement.
Les facteurs de risque
Les facteurs de risques pour une hyperthyroïdie sont :
- le sexe féminin
- la grossesse
- les produits riches en iode (amiodarone, produits de contraste utilisés lors d’examens radiologiques)
- les antécédents personnels ou familiaux d’hyperthyroïdie ou de maladies auto-immunes (diabète de type 1, insuffisance des glandes surrénales)
- la prise d’hormones thyroïdiennes (parfois sans le savoir, par exemple lors de l’utilisation de produits amaigrissants achetés sur Internet).
La prévention
Concernant l’hyperthyroïdie auto-immune (maladie de Basedow) dont la cause exacte est inconnue, il n’existe aucun moyen de prévention.
Une hyperthyroïdie débutante peut-être atténuer si on évite une surcharge en iode. Si des examens radiologiques sont nécessaires, il convient de voir s’il est possible de remplacer le scanner par un autre examen (IRM par exemple) ou de faire le scanner sans produit de contraste car ceux-ci sont iodés. Si toutefois l’administration d’un produit de contraste iodé est nécessaire, on peut éviter l’aggravation de l’hyperthyroïdie avec certains médicaments.
L’exophtalmie que l’on retrouve souvent dans la maladie de Basedow, peut être aggravée chez les fumeurs. Par conséquent, il est vivement conseiller d’arrêter le tabac.
Le traitement
Il existe trois traitements pour l’hyperthyroïdie :
LE TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX
Les anti-thyroïdiens de synthèse bloquent la production des hormones par la thyroïde et permettent de contrôler l’hyperthyroïdie, mais ne la guérissent pas. Ils se prennent entre une à trois fois par jour. En cas de palpitations ou de rythme cardiaque trop rapide, on peut prescrire en parallèle des bêtabloquants qui permettent de ralentir la fréquence cardiaque.
L’IODE RADIOACTIF
L’iode radioactif est un traitement efficace et généralement définitif de l’hyperthyroïdie en cas de maladie de Basedow ou de nodules toxiques. L’iode est administré par voie orale en prise unique et est capté par les cellules de la thyroïde qui fonctionnent trop. Celles-ci sont alors détruites de façon définitive en quelques semaines. Ce traitement est prodigué en milieu hospitalier jusqu’à ce que la radioactivité diminue et que l’excès d’iode soit éliminé par les selles et les urines. Les malades sont donc hospitalisés 5 à 8 jours en chambre d’isolement. Le traitement est généralement bien toléré, les effets secondaires sont rares et les risques pour le reste de l’organisme minimes. L’iode radioactif est contre-indiqué en cas de grossesse et, par précaution, les femmes doivent éviter toute grossesse dans les six mois qui suivent un tel traitement.
LA CHIRURGIE
La chirurgie est indiquée en cas d’échec du traitement à l’iode radioactif. L’intervention peut consister à retirer un seul des deux lobes de la thyroïde en cas de nodule toxique unique. Lorsqu’il s’agit de maladie de Basedow ou de plusieurs nodules toxiques la chirurgie consiste à enlever d’emblée toute la thyroïde (thyroïdectomie totale).
A noter :
L’hyperthyroïdie, en cas de thyroïdite transitoire, ne nécessite en général pas de traitement.
En cas de douleurs de la tyroïde et de syndrome inflammatoire importants, une prise de corticoïdes sur plusieurs semaines sera bénéfique.
En cas de palpitations, des bêtabloquants pourront être prescrits.
L’exophtalmie, en cas de maladie de Basedow, peut nécessiter un traitement à base de gouttes lubrifiantes (larmes artificielles). Les formes plus graves nécessitent parfois un traitement de cortisone à haute dose ou, plus rarement, une radiothérapie ou une intervention chirurgicale.
L’évolution
L’évolution de l’hyperthyroïdie en cas de maladie de Basedow varie selon les personnes. Environ 40% des patients se dirigeront vers une rémission (disparition de l’hyperthyroïdie) au bout d’un ou deux ans de traitement médicamenteux. Parmi elles, certaines seront définitivement guéries et d’autres verront leur hyperthyroïdie récidiver. Devant ces différentes rémissions, les traitements antithyroïdiens sont prescrits durant un à deux ans seulement, tandis que les traitements plus définitifs (iode radioactif ou chirurgie) sont réservés aux cas d’hyperthyroïdie persistante ou récidivante.
La présence de nodules toxiques entrave la guérison de l’hyperthyroïdie qui évolue progressivement au cours des années. Tant qu’elle reste légère et asymptomatique, on reste vigilant et surveille son évolution. Lorsqu’elle s’aggrave et entraine des symptômes, les traitements cités ci-dessus sont à envisager. Pour les personnes très âgées, c’est un traitement médicamenteux et pour les autres, de l’iode radioactif ou la chirurgie.
Généralement, à la suite d’une ablation partielle de la thyroïde ou un traitement d’iode radioactif pour un nodule toxique, la fonction thyroïdienne tend à redevenir normale. Dans les autres cas (ablation totale de la thyroïde, iode radioactif pour une maladie de Basedow ou un goitre multinodulaire toxique), le patient présentera des symptômes évocateurs d’hypothyroïdie. Le manque d’hormones thyroïdiennes est alors compensé par un traitement de substitution, qui est plus simple et qui a moins d’effets secondaires que les médicaments antithyroïdiens prescrits contre l’hyperthyroïdie.
Références
- passeportsante.net
- vulgaris-medical.com