Poeiti est au lycée, en terminal littéraire. C’est une jeune fille brillante, elle est d’ailleurs la première de sa classe. Elle est très sportive, elle passe tout son temps à courir…courir pour brûler ses calories. Cela fait 3 mois que Poeiti cache son anorexie, en portant des vêtements plus larges, en mangeant dans sa chambre pour réviser son bac. Elle mesure 1m77 pour seulement 50 kilos. Tout a commencé par un régime, et puis par un site internet Pro-ana (des pro-anorexiques) donnant des conseils pour se faire vomir, pour perdre le maximum de calories, et cacher son anorexie. Elle a fait la connaissance de Marie qui a été son guide pour « réussir » à devenir anorexique.
L’anorexie est une vraie maladie, dès les premiers signes d’alertes d’un proche prévenez ses parents, un psychologue ou un adulte responsable.
Qu’est-ce que l’anorexie ?
L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire (TCA). La personne anorexique est obsédée par son poids :
L’alimentation et la prise de poids deviennent une phobie, ce qui la mène à une restriction alimentaire excessive. Elle a une perception erronée de son corps, et s’isole de ses proches. Il faut bien noter que l’anorexie mentale est différente de l’anorexie. L’anorexie peut se retrouver lors de maladies types cancers. Tandis que l’anorexie mentale, concerne une personne qui conserve l’appétit mais refuse de s’alimenter. Certaines personnes anorexiques peuvent également être boulimiques, mangeant en grande quantité puis se faisant vomir. Une des caractéristiques de l’anorexie est le déni, ce qui rend la prise en charge médicale et psychologique très délicate.
Les signes qui ne trompent pas :
- L’amaigrissement brutal et spectaculaire
Si vous remarquez qu’un de vos proches a perdu beaucoup de poids en peu de temps cela peut être un signe. Si la personne porte des vêtements plutôt amples (tee-shirt plus large, pantalon, jogging…), elle cherche peut-être à dissimuler sa perte de poids.
- Les repas : sources de conflits
Vous remarquez que depuis quelques temps, les repas sont une épreuve pour elle. Les sorties aux restaurants, invitations à manger chez les autres n’existent plus. Et quand vous mangez avec elle, elle ne fait qu’éterniser le repas, en chipotant et bloquant devant la nourriture. Elle dissèque ses aliments, mâche lentement pour au final ne rien manger ou presque. Les choix des aliments sont tous pauvres en matière grasse, plus souvent liquides que solides, et comportent peu de viande.
- Cuisine pour les autres
Elle peut aimer cuisiner pour ses proches, prendre du temps pour le faire, sans y goûter. Elle se rassure de voir les autres manger, prendre du poids.
- Les vomissements dissimulés
Vous la voyez disparaître après chaque repas aux toilettes, pendant plusieurs minutes. La plupart du temps, elle dissimulera les bruits par de la musique, de l’eau du robinet, chasse d’eau. Soyez vigilant à cela.
- L’obsession du poids, quotidien
Elle se pèse des dizaines de fois par jour, en se trouvant toujours trop grosse. La pesée peut devenir une réelle obsession, chaque gramme en plus étant vécu comme un échec.
- L’absence de règles
Les règles peuvent disparaitre pendant plusieurs cycles consécutifs.
- Arrêt des rapports sexuels
L’anorexie peut générer la chute de la libido voire du désir sexuel.
- Le déni
Elle nie tout :
Qu’elle n’a pas perdu de poids, qu’elle ne fait pas régime mais (fait) juste attention à son alimentation, qu’elle n’a pas de problèmes alimentaires.
- Crise de violence
C’est avec ses proches que la situation devient très difficile. Elle devient agressive sur toutes les discussions pouvant avoir un lien avec la nourriture et son poids, et impulsive et coléreuse quand on la force à manger par exemple. Il est important d’être toujours là pour la malade.
- Potomanie (grande absorption d’eau)
Elle boit de l’eau en très grande quantité.
- L’hyperactivité
Elle pratique une activité physique très fréquemment. Course, marche, natation, danse. Elle continue également à travailler énormément sur le plan intellectuel. Elle est volontaire pour beaucoup de tâches.
- L’isolement
Elle ne sort plus avec sa famille, ses amis. Elle préfère faire du sport, s’enfuir dans des livres, de la musique ou dans son travail.
Comment prévenir une anorexie ?
Soyez vigilant aux régimes de vos proches, car le départ de l’anorexie est souvent progressif. Au départ on décide de faire un régime pour perdre quelques kilos, puis on devient obsédée par cette perte de poids, en voulant perdre toujours plus, chaque jour, jusqu’à ne plus s’alimenter. Il s’agit pour la plupart du temps de femmes pour 90 % des cas, et souvent avant l’âge de 25 ans. C’est donc très souvent des jeunes filles adolescentes qui sont touchées par l’anorexie. Dans une période de leur vie, où leur corps change, elles sont préoccupées par le regard des autres sur leurs corps, face aux images des mannequins.
Quels sont les conséquences de l’anorexie ?
L’amaigrissement brutal va engendrer des problèmes physiques dus à la privation alimentaire et aux carences.
- L’ostéoporose précoce qui est la diminution et la détérioration de la masse osseuse. Elle peut provoquer des fractures,
- L’œsophagite, qui est l’inflammation de l’oesophage, due aux vomissements,
- La dégradation des dents et de la gencive due à l’acidité du suc gastrique et à l’agressivité de la bile,
- Un retard de croissance, du aux carences alimentaires,
- Et jusqu’à l’infertilité,
- La peau sèche,
- Rétention d’eau,
- Perte des cheveux, ongles cassants
- Souffrances cardiaques, troubles sanguins, atteinte rénale…
Quelle est la solution face à l’anorexie ?
Il n’y a pas de solution pour l’anorexie, mais des solutions pour les personnes anorexiques. Chaque cas est différent. C’est une maladie mentale difficile à traiter. Il est préférable d’adopter une approche multidisciplinaire pour le traitement
- Un médecin traitant (celui de la famille, ou bien au choix de la malade),
- Un(e) psychologue,
- Un(e) psychothérapeute,
- Un(e) psychiatre,
- Une diététicienne qui va aider étape par étape à l’alimentation de l’anorexique,
- Une personne adaptant la scolarité de la malade,
- Un groupe de parole.
Il est important de conserver un soutien familial mais dans un cadre défini.
Pour emmener la malade vers une guérison, il faut réussir à lui faire prendre conscience de sa maladie et de sa gravité. Mais il faut également que l’anorexique accepte son traitement, fasse confiance à son équipe soignante.
Il est important de conserver un suivi psychologique tout au long de la vie de l’anorexique, car la maladie peut réapparaître après une guérison.
Pour conclure, surveillez bien les régimes de vos proches car l’on rentre dans l’anorexie de façon souvent banale. Et on en ressort des années plus tard avec des séquelles importantes, et même après un traitement les rechutes sont fréquentes. C’est donc une maladie extrêmement grave et complexe nécessitant une prise en charge rapide.