En Polynésie, les activités nautiques sont pratiquées par une grande majorité de personnes. Les baignades ne sont pas surveillées et aucune n’est interdites. Cependant, certains endroits peuvent présenter des dangers surtout lorsque la météo annonce une forte houle. Les accidents graves sont rares mais chacun doit être vigilant.
Il est important de connaitre la démarche à suivre en cas de noyade et d’adopter les bons réflexes pour éviter les risques pour vous et vos proches.
Qu’appelle-t-on noyade ?
Par définition, la noyade est provoquée par la pénétration d’eau en grande quantité dans les voies respiratoires.
La noyade est l’une des causes de décès chez les jeunes enfants dans le monde entier. En effet, un enfant peut se noyer dans 20-30cm d’eau.
Le corps réagit par réflexe à la pénétration d’eau dans les poumons, même en petite quantité. Instinctivement, le cerveau bloque la respiration. Cette apnée défensive devient dangereuse si la personne est immergée longtemps dans l’eau.
A savoir : l’absorption d’eau même minime provoque un stress et une situation de panique face à l’imprévu pouvant entraîner une noyade.
Quels sont les contextes de noyade
Si l’on observe les statistiques de noyade, on constate que :
- Les jeunes enfants se noient en priorité dans les piscines privées ;
- Les adolescents et les adultes se noient plus fréquemment dans les lieux publics : haute mer, lagon…
Les noyades sont fréquemment dues à :
- Une surestimation des capacités physiques du nageur ;
- Une mauvaise estimation des risques sur le lieu de baignade ;
- Des accidents dus à la pratique d’une activité nautique : pêche, plongée, surf, paddle …
- Elle peut aussi due à un arrêt cardiaque au contact de l’eau entraînant une perte de connaissance. Ce phénomène est appelé hydrocution et survient après une longue exposition au soleil ou lorsque la température de l’eau est très froide.
Secourir une victime de la noyade
Tentez de sortir la victime de l’eau (sans vous mettre vous-même en danger) et attirez l’attention d’autres personnes.
A savoir : une personne sur le point de se noyer peut se débattre violemment. Il est potentiellement dangereux d’aller lui porter secours en la rejoignant dans l’eau.
- La victime est proche de vous : si vous avez pied et que vous savez nager : tendez-lui la main ou encouragez-la à vous rejoindre.
- La personne est plus loin : lancez-lui une bouée ou un objet sur lequel elle pourra s’agripper (corde, rame…).
- Si vous remorquez la victime, respectez au maximum l’alignement tête-cou-tronc (encore plus important si la noyade fait suite à un accident de plongeon avec de possibles lésions cervicales). Maintenir les voies respiratoires libres (tête hors de l’eau) en tenant la personne contre soi, dans une position horizontale. Pour cela, passer un bras sous son aisselle et tenir son poignet au niveau de la poitrine. Cet exercice exige de vous de faire des mouvements de jambes pour nager.
Une fois la victime sortie de l’eau :
Même s’il est préférable de laisser agir les professionnels, les soins apportés dans les premières minutes après une noyade sont parfois déterminants. Le manque d’oxygénation du cerveau peut en effet provoquer des lésions cérébrales permanentes.
- Faites appeler les secours : Le Samu ou les pompiers,
- Si la victime est inconsciente, vérifier qu’elle respire en observant si le torse se soulève et si un souffle sort de sa bouche,
- Si la personne respire, mettez-la en position latérale de sécurité de façon à ce qu’elle ne s’étouffe pas si elle est prise de vomissements,
- Si la victime est inconsciente et ne respire pas, pratiquer une réanimation respiratoire (bouche-à-bouche). Il est déconseillé d’aspirer l’eau des poumons.
Technique du bouche à bouche :
Avant le bouche-à-bouche, appuyez fortement sur l’abdomen du noyé, couché sur le dos, afin d’expulser hors des poumons l’eau qui pourrait s’y trouver.
Penchez la tête de la victime en arrière pour éviter que la langue ne bouche l’entrée d’air.
Chez le nourrisson, appliquez la bouche ouverte sur la bouche et le nez pour éviter toute fuite d’air. Chez l’enfant et l’adulte, pincez les narines et soufflez dans la bouche.
L’insufflation est efficace si la cage thoracique se soulève légèrement.
La fréquence des insufflations doit être de 15 à 20 par minute.
Si la victime ne réagit pas au bouche-à-bouche, pratiquer une réanimation cardiaque et alterner avec la réanimation respiratoire. Attention, le pouls peut être difficile à détecter à cause de l’hypothermie.
Technique du massage cardiaque :
Si la victime a moins de 8 ans : une insufflation et 5 compressions.
Si la victime a plus de 8 ans : 2 insufflations et 30 compressions.
Chez le nourrisson, placez un doigt en dessous de la ligne reliant les mamelons. Chez l’enfant de moins de 8 ans, placer un doigt sur le haut de la moitié inférieure du sternum. Chez l’adulte, placez le bas de la paume de la main sur le haut de la partie inférieure du sternum.
Comprimez de 3 à 4 cm chez l’enfant et 1 à 2 cm chez le nourrisson.
Réalisez environ 100 compressions par minute à un rythme régulier et en laissant la cage thoracique reprendre sa forme entre chaque compression.
Prévenir les secours dans la première minute de réanimation et ne pas raccrocher ! Continuer la réanimation jusqu’à l’arrivée des secours même en cas de mort apparente. Les secours bénéficient d’équipement de mesures plus précis et établiront un diagnostic.
Faites :
- le 18 pour les pompiers
- le …..pour la gendarmerie
- le…..pour le Samu
Mesures préventives contre la noyade
Quelques règles de prévention s’imposent pour pallier le risque de noyade :
- Désignez oralement un adulte responsable de la surveillance des enfants ;
- Equipez vos enfants avec des accessoires certifiés CE comme des brassards, des maillots de bain à flotteurs ou une bouée parfaitement adaptée à leur taille. Laissez-les en place même si vos enfants sont hors de l’eau ;
- Expliquez à vos enfants, dès leur plus jeune âge, les dangers potentiels de l’eau ;
- Evitez les rives instables et peu praticables (risque de chute) ;
- Ne nagez que si vous êtes en forme (pas de frissons, pas de sensation de fatigue). Soyez vigilant si vous souffrez d’épilepsie, de problèmes cardiaques, si vous êtes diabétique insulino-dépendant… ;
- Prenez connaissance des dangers potentiels du lieu de baignade : courants, vagues, rebords instables, météo… Prévenez vos proches si vous vous éloignez pour nager. En cas de problème, ne luttez pas contre le courant pour ne pas vous épuiser, allongez-vous sur le dos et appelez à l’aide ;
- Equipez votre piscine de protections obligatoires : barrière de sécurité, couverture, alarme, … laissez à proximité de la piscine une perche et un téléphone ;
- Ne laissez aucun jouet dans la piscine lorsque la baignade est finie. Si votre piscine est hors-sol, retirez l’échelle d’accès ;
- Renseignez-vous sur la présence de piscines à proximité de votre domicile et surveillez vos enfants pour ne pas qu’ils s’en approchent.
- N’allez jamais nager seul(e), personne ne pourra vous porter secours.